gutta

gutta

Je le vois le rouage grippé qui fait grincer ton cœur,

qui maintient le regret dans ce trop plein d’aigreurs.

En toi, l’aveu d’absence adressé aux amours,

ces heures où tu te fais procès, où tu siège à la cour,

Je nous vois gesticuler entre trêves oniriques,

invitant dans ce siècle le goût malvenu du tragique,

Nous avons vu le sens dormir au triomphe des désirs,

ne gageons pas qu’il ne puisse ressurgir rageur.

Toi aussi tu t’adresses à toi même à t’en remplir la tête,

tu écoutes apathique tes longues tirades muettes.

Peut-être ne doit-on réserver nos aveugles verdicts,

qu’aux broutilles chronophages que le destin agite.

Tant de solitudes nous entourent sous nos ego ronflants,

tant des gouttes se refusent à ce vaste océan.

Au moins toi et moi, faisons fis de cette arithmétique,

sachons faire d’une somme une formule magique.

Un jour c’est certain, se fendra cette cloison,

nous jouerons dans les vastes pièces d’une commune maison.

Je ne connais ce jour que d’anguleux couloirs,

je t’y ai pourtant aperçus dans de curieux miroirs.

Toi et moi, les feuilles écornés, les particules agités,

fusant à travers les siècles dans nos vaisseaux de chairs,

nous tenons par nos cœurs les sciences oubliées,

nous saurons l’unité par delà la matière.

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