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Auteur/autrice : MATOONE

Te souviens-tu ?

Te souviens-tu ?

Te souviens-tu de moi ?

c’est moi qui t’est sorti du noir,

c’est moi qui est fendu ton mur.

Te souviens-tu la chaleur des mes bras ?

Ne viens pas m’éconduire, ingrat,

Je t’ai choyer moi, quand tu chialer comme un merdeux,

quémandant l’attention comme un cabot boiteux.

Tu sais qu’il y a des heures où je te vois ?

ridicule, palpitant sous le bleu électrique,

esquivant les souvenir piégés, les chocs,

à feindre la pudeur quand je me fait sensuelle.

Souhaites-tu passer une autre nuit dehors ?

tu te souviens pourtant de ce qui rode,

de celui qui t’attend la nuit devant ma porte.

Oh oui tu sais ! il s’impatiente de toi !

au son de toi, à ton odeur, sa bave s’épand,

ton goût lui manque, il guette ton sang…

Crois-tu qu’un mortel sème son ombre ?

Crois-tu que les pensées se perdent dans le vide ?

Remplacées au matin par des fables livides ?

Et pourtant, moi, je sonnerai la charge de tes errances zélées,

Je pallierai à l’absence, aux morsures infectés,

Je serai ce matin où le soleil se cache,

Je donnerai une teinte argenté aux pénombres où tes espoirs s’échappent.

L’éclat des ombres – Chap. 6

L’éclat des ombres – Chap. 6

J’ai connu Santiago au lycée, et le moins que l’on puisse dire est qu’il sortait du lot. Il s’était déjà fait éjecter de deux lycées avant de débarquer dans ma classe de débiles. Il était petit, agité, l’œil rigolard et la voix de retentissante. Sa dégaine tranchait franchement avec les uniformes de l’époque : marques de sport bien ajustées et coiffures surchargées d’un tas de gel « effet vague ». Lui avait plus une allure de SDF. Il s’habillait d’un mélange de surplus de l’armée et de vielles frusques de grenier, le tout bien trop grand pour sa taille modeste. Il était franc et spontané.

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L’éclat des ombres – Chap. 5

L’éclat des ombres – Chap. 5

Un terrible tremblement me sort de mon coma, un grondent intermittent qui fait vibrer ma boite crânienne. Il s’accompagne d’une voix désagréable et furieuse. J’ouvre un œil et le soleil s’y engouffre, cristallisant ma pupille instantanément. Je me retourne à la recherche de mon trou confortable mais le boucan s’intensifie. Il provient de la porte, la porte d’Éloïse, je suis chez Éloïse… Je comprends à présent quelques mots :

 – Ouvres putain, c’est moi !..putain t’es encore HS ou quoi ?

Éloïse à son tour grogne une réponse empreinte de politesse :

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Ceux-là

Ceux-là

Derrière le temps, les épaules accueillantes,

se tiennent ceux qu’effleure notre l’histoire,

ceux qui le temps venu, feront le pas qui compte.

Quand les idoles s’accaparent les regards faciles,

ceux-là seuls battent le fer à l’abri du spectacle,

dans les décombres où l’honnêteté se terre.

Quand le soir tombe, que la sauvagerie erre,

ceux-là ne comptent pas gagner leur douce chambre,

ils ne sauraient guerre y trouver le temps libre.

Ils y a ceux-ci qui se battissent une belle histoire,

de ce folklore qui fait du bien à l’amour propre,

brassant le vent jusqu’à embrasser leurs chimères.

Reste toujours que certaines choses sont faites,

ces choses-là dont le prix fait désert autour,

elles ne sont faites par personne à part ceux-là.

L’éclat des ombres – Chap. 4

L’éclat des ombres – Chap. 4

Je me réveille au milieu de la matinée, vers 10 h. Je saute du lit, je passe dans la salle de bain pour 1 h 30 de pouponnage. La musique est à fond, je chante, je suis tout foufou comme dans une putain de comédie romantique américaine. Cela m’arrive de moins en moins souvent… Je sais très bien pourquoi j’ai la pêche malgré le désastre d’hier : je rejoins Éloïse à midi, chez elle. Il y a peu de chance que l’on mette le nez dehors, vu qu’Éloïse déteste sortir. Moi, ça me va, être avec elle me suffit. Éloïse est mon amie, parfois un peu plus, parfois carrément moins.

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Indirect

Indirect

Derrière ton œil sévère, tes airs de grande séance,

tu me raconte à moi ce que je pense du monde ;

tu te pose en élite des chefs du bout des ondes,

les fesses trop serrés sur ta petite bonne place.

Tu a compris qu’un prisme est un robuste mur,

tu en oubli qu’une faille est une épaisse fenêtre.

Tu te vois validant les faits, autorisant l’histoire,

il y a quelques solitaires qui ne sont pas d’accord.

Ces mêmes qui reniaient la rectitude des rails,

alors que tes mentors guettaient le sens du vent.

Tu a cru dans les rêves d’un autre, d’un commerçant,

il sera loin le soir ou tu annoncera le feu, les cendres ;

il aura, lui, senti la brise monter, les mots s’évaporer.

Sais-tu qu’à ignorer l’histoire, on la répète sans fin,

Sais-tu que des têtes légitimes ont déjà bien roulé.

Je te l’accorde, c’est souvent les symboles qui trinquent,

mais ceux qui les soufflent, ces apprentis sorciers,

devrait se faire discret, devraient le sol garder ;

car les lames n’oublient pas, elles patientent en silence,

leur tranchant méconnaît le goût du temps qui passe.

L’éclat des ombres – Chap. 3

L’éclat des ombres – Chap. 3

J’arrive au rade à 19 h 30 et Picks a déjà attaqué sérieusement les hostilités. Je lui fait la bise et prends une bonne bouffée d’alcool volatile mêlé aux effluves d’une journée de transpiration. Je connais Picks depuis notre adolescence, ce n’est pas moi qui lui ai donné ce surnom débile et je ne sais foutrement pas d’où vient cette appellation. Depuis que je le connais, et certainement depuis toujours, Picks présente deux facettes au monde.

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L’éclat des ombres – Chap. 2

L’éclat des ombres – Chap. 2

Immanquablement, le son du réveil est une saloperie. Qu’importe s’il on choisit de belles cloches avec son d’oiseaux guillerets, ce putain de son claque les oreilles comme un soûlard de PMU. Ce matin ne fait pas exception et j’ai déjà la rage au bord de ma paupière entrouverte. Je rampe hors du lit comme un cheval blessé, je m’extirpe du cocon chaud de mes draps et je n’ai qu’une idée en tête : café.

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L’éclat des ombres – Chap. 1

L’éclat des ombres – Chap. 1

Ce soir je suis assis dans ma terrasse, je fume une cigarette les yeux fixés entre deux étoiles esseulées. Je ne suis pas présent, je navigue dans le temps , entre constat et illusion. J’aime a m’asséner des rafales de vérités fadasses : « dure réalité », «ainsi va la vie » « a chaque jour suffit sa.. »…Autant de sacs de mots volatiles qui seront balayés à la première bourrasque, je le sais.

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Mon humanité

Mon humanité

Longtemps je t’ai vécu à travers des carreaux embués,

tu décochais tes flèches sur mon égo en berne,

t’agitant, frénétique et suintant l’élite mal débridée,

je t’ai subit mille fois au soleil des jours ternes.

Qui es tu toi ? à moquer ton sang qui se fige,

À écraser tes fils comme on corrige les fautes,

A jouer le flegme des filles que rien n’afflige.

J’aurais voulu, moi, t’écrire une belle histoire,

de celles du cinéma, mêlant amour et force,

où le courage abat jusqu’au dernier des monstres.

Mais tes manières ont attristé mes causes,

ont réveillé un loup rageur que rien ne rassasie,

je n’ai fait que le fuir, semant de plates excuses.

J’ai fendu le désert, traqué par les remords,

les mollets mordillés par la somme de mes tords,

et le cœur frelaté des remèdes bien trop forts.

Dans une chute, une aurore, j’ai vu une étincelle,

tu t’es posé près de mon corps, le sourire gêné,

sans vouloir t’éloigner, sans me laisser sombrer.

Il me semble que j’abrite une précieuse part de toi,

je la vois quand je pose mes logiques étroites,

je comprends que les gouttes ont l’océan pour roi.

Où irons nous si l’égarement nous gagne ?

un trop plein de torpeur et nous serons détruits,

je ne suis plus de ceux, que l’oubli accompagne.

Faisons donc quelques pas, fussent-ils sinueux,

soyons tes amoureux nouveaux, tes audacieux,

que le présent appelle, que le passé délaisse.

Laisses moi te monter qu’il me reste une braise,

je pourrai alors croire que tes enfants s’embrassent,

laisses moi une nuit à contempler tes œuvres,

je pourrai sans regret rejoindre un de tes fleuves.