Le singe, la rage et la rage du singe en cage

Le singe, la rage et la rage du singe en cage

Pauvres singes que nous sommes aux heures où l’illusion s’échappe.
De l’abîme peut surgir la rage, monstre froid et hurlant. Il impose son désir destructeur aux âmes affaiblies par la peine.
En l’absence d’exutoire, de bouc émissaire sur lequel lâcher le monstre, la rage persiste. Le singe comprend qu’il est seul responsable de sa situation, et la rage persiste. Il est glacé par l’effroi que suscitent les flancs abrupts qui l’entourent, et la rage persiste.
Cette rage prisonnière du singe abattra alors son courroux sur la seule victime persistant sur sa liste, à savoir le singe lui-même.
Et le singe va s’attaquer au singe, c’est l’auto-agression. Elle est facile à mettre en oeuvre, elle soulage la douleur par la douleur. Tour à tour bourreau et victime, le singe punit et subit dans un cycle à l’intensité croissante.
Il abuse de ce qui fait mal et se soulage de ce mal qui l’abuse. Allongé sur le sol, il se voit sans vie et constate la sentence appliquée au fautif.
Les ressources profondes sont à mobiliser, ou le singe peiné s’éteindra sous les coups du singe enragé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *